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Rappel: La Douma interdit la culture d’OGM en Russie

La Douma interdit la culture d’OGM en Russie
Il est interdit d’utiliser pour les semailles des semences de végétaux dont le programme génétique a été modifié selon les méthodes du génie génétique ou contenant des éléments ainsi modifiés

La Douma, chambre basse du parlement russe, a approuvé un projet de loi gouvernemental, qui punit au civil la culture et l’élevage de végétaux et animaux génétiquement modifiés (OGM) en Russie.

« Il est interdit d’utiliser pour les semailles (plantations) des semences de végétaux dont le programme génétique a été modifié selon les méthodes du génie génétique ou contenant des éléments ainsi modifiés, dont l’introduction ne peut être le résultat de processus normaux (naturels) », indique le texte du projet de loi, cité par RIA Novosti.

La loi réglemente aussi l’importation d’OGM en Russie. Selon ces nouvelles règles, les importateurs devront obligatoirement se soumettre à des procédures d’enregistrement. Puis, leur production sera soumise à des vérifications, portant sur leur impact sur l’être humain et l’environnement, et, seulement ensuite, autorisée ou non à être utilisée en Russie.

La loi introduit enfin une responsabilité administrative pour l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés « enfreignant les utilisations et les conditions autorisées ». Pour de telles infractions, l’amende pourra aller de 10 000 à 50 000 roubles (de 140 à 699 euros) pour les représentants d’administrations, et de 100 000 à 500 000 roubles (de 1 400 à 6 990 euros) pour les personnes morales.

Les parlementaires ont toutefois admis une exception pour les chercheurs : la culture et l’élevage d’organismes génétiquement modifiés sont autorisés à des fins scientifiques.

L’État russe avait déjà adopté en 2014 un moratoire sur le génie génétique industriel et l’import d’OGM, mais aucune sanction n’était prévue en cas d’infraction.

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Des potagers partout dans Bruxelles

Depuis la sortie du film Demain. Césarisé l’année dernière. Les démarches citoyennes pleuvent partout. Le mot permaculture est entré dans le langage commun à défaut d’être dans le dictionnaire.
Lutter contre la précarité
Outre les tonnes d’invendables dans la grande distribution qui coûtent une fortune. On estime à 100 € par tonne. Seuls 5 % des invendus sont redistribués à des gens qui en ont besoin. Le reste, c’est poubelle. 50 % de la production mondiale est jetée. C’est insupportable et cela commence à s’organiser. Mais certains citoyens bruxellois veulent être autonomes et donc de pouvoir consommer la collecte de leurs propres récoltes.

En 1950, Détroit, sorte d’Eldorado de la construction automobile est accablée, en 2011, par une dette abyssale de 18,6 milliards de dollars. Elle est même déclarée en faillite. Mais heureusement, le bout du tunnel n’est, peut être, plus très loin.

Symbole de cette renaissance. La multiplication des fermes urbaines. Détroit en compterai +/- 1.600. Un chiffre dingue. Bruxelles est loin de cela.

Voici les projets classés par commune: Liste des jardins classés par commune

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Sarah Lecoq, l’agricultrice qui veut reboiser ses champs

Cette agricultrice va planter 4 000 arbres pour former une haie de presque quatre kilomètres dans ses champs. La cohabitation arbres légumes devrait permettre d’augmenter la biodiversité et de doper la production.

Provocatrice, elle lance un pari un peu fou : « Je veux reboiser le Grand Paris ». Sarah Le Coq le dit évidemment sur le ton de la rigolade mais il faut se méfier avec cette agricultrice installée à Rosny-sur-Seine : elle carbure à l’utopie. Elle vient de remporter un concours national agricole consacré aux « fermes d’avenir ». Grâce à l’enveloppe de 10 000 € allouée à ce concours, elle va planter plus de 4 000 arbres dans la plaine de Rosny, une commune proche de Mantes-la-Jolie, grignotée au fil des ans par l’urbanisation. « Initialement, c’est quelque chose que j’envisageais de faire sur vingt ans. Grâce à cet argent, ce délai sera ramené à deux ans », confie cette agricultrice de 35 ans, descendante de fermiers et de laboureurs depuis 1789.
Pour prendre de l’avance, elle a déjà commencé à repiquer plus de 2 000 végétaux au beau milieu de ses champs, en décembre dernier, avec l’aide de bénévoles et de membres de l’association d’aide à l’installation et à la gestion du maraîchage. La seconde corvée est prévue en septembre prochain. Tous ces arbres cohabiteront avec les milliers de légumes qu’elle cultive.

Le mot : permaculture
Conceptualisée à la fin des années 1960, la permaculture tient autant de la philosophie que de la technique agricole. Il s’agit de créer un modèle environnemental le plus autonome possible de manière à limiter au maximum l’intervention de l’homme. Exemple concret : l’accumulation, au fil des ans, des couches de compost va enrichir durablement le sol et l’agriculteur n’aura plus besoin d’utiliser régulièrement de l’engrais. Autre exemple, les poules, qui éliminent les insectes nuisibles et produisent des œufs. Ces interactions finissent par créer un équilibre qui crée de l’abondance et profite tant aux hommes qu’à la nature.

Installée à la sortie de Rosny-sur-Seine, au pied de la superbe forêt qui domine sa petite maison, Sarah Le Coq produit et vend tout au long de l’année 70 à 80 espèces de légumineuses. « La cohabitation est bénéfique pour les légumes, dit-elle. Un arbre apporte de la fraîcheur en été et de la douceur en hiver, il attire les oiseaux qui s’attaquent aux insectes, attire de nouvelles espèces, apporte de la matière organique grâce à ses racines et la décomposition de ses feuilles ». Bref, un engrais naturel, respectueux de l’environnement et qui favorise la biodiversité.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du concept de permaculture, une forme d’agriculture respectueuse de la nature. Cette philosophie a également l’avantage de doper la production de légumes. D’ici 10 à 30 ans, selon leur pousse, Sarah Le Coq pourrait augmenter ses rendements de 10 à 20 % grâce à la cohabitation arbres-légumes. Un argument, pour elle, secondaire mais qui pourrait aider à convaincre les partisans de l’agriculture intensive…

Sarah Le Coq est agricultrice a Rosny-sur-Seine. Elle plante 4 000 arbres pour preserver la biodiversite Yvelines
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Terre Promise, à la rescousse des variétés oubliées

Terre promise est une jeune entreprise de production de semences potagères fondée en 2013 par Lyne Bellemare. Unique semencière de l’Île de Montréal, sa particularité repose sur la production de variétés anciennes ou rares, à pollinisation libre et non génétiquement modifiées. Sur l’île Bizard dans l’Ouest de Montréal, Lyne s’inspire des techniques de la permaculture et du Zaï africain et cultive un hectare de terrain sur la Ferme « Bord-du-Lac ». Souriante et chaleureuse, cette passionnée n’hésite pas à partager ses petites anecdotes autour d’un café et à dévoiler son trésor aux yeux curieux : sa collection de semences ancestrales.


9h du matin. Assis au milieu du salon, Mathieu, unique salarié de l’entreprise, compte et pèse méthodiquement les graines de haricots ‘Beurre de Rocquencourt’. Lyne descend l’escalier qui mène à son atelier où elle entrepose près de 250 variétés. Bulbes d’ail, épis de maïs ou graines de tomates … tous sèchent sagement avant d’être comptés, pesés et ensachés à leur tour. L’œil pétillant, Lyne revient sur ses débuts, ses plus beaux accomplissements et sa passion pour son métier de semencière artisanale.

Le déclic
C’est dans sa parcelle de jardin communautaire que germe l’idée de faire ses propres semences. Son problème ? Impossible de produire de nouvelles graines à partir de celles trouvées dans le commerce. La passion de Lyne l’amène à travailler pour l’organisme ‘Semences du Patrimoine’ dont la mission est la préservation des semences à travers le Canada.

Le déclic ? Sa participation à l’école d’été en agriculture urbaine à Montréal. ‘En discutant avec des agriculteurs, je me suis rendu compte que la quasi totalité d’entre eux ne produisent pas leurs propres semences mais les achètent à de grands groupes semenciers’ raconte-t-elle. Qu’à cela ne tienne, Lyne décide de se lancer dans l’activité de semencière artisanale.

Après trois ans d’existence, la jeune entreprise croît petit à petit avec la demande. Les particuliers sont en effet de plus en plus friands de ces variétés ancestrales qu’ils achètent en mains propres lors de la Fête des Semences (de février à avril) ou sur son site internet (www.terrepromise.ca). Grâce à ces ventes, Lyne peut alors agrandir l’équipe et embaucher son premier employé pour l’aider à coordonner l’entreprise.

Aujourd’hui, l’entreprise propose 165 variétés à la vente et tourne grâce au dévouement de Lyne, de ses proches, de Mathieu et des bénévoles. Des bénévoles dont la semencière ne pourrait plus se passer aujourd’hui! ‘Dans notre entreprise nous avons beaucoup de personnes âgées qui participent et se sentent hyper utile’ me raconte Lyne. ‘Mon père a 70 ans et il trippe comme un fou !’ confie-t-elle en souriant. Pour le comprendre, il suffit de voir le travail de Jean, l’un de ses astucieux bénévoles. Il lui a fabriqué une trieuse de semences et un séchoir à graines à partir à partir de matériaux recyclés.

Un devoir de mémoire
En devenant semencière artisanale, Lyne se lance un défi immense : se faire la porte-parole des variétés en voie de disparition. Une mission qui trouve écho auprès des jardiniers amateurs. “Je suis souvent approchée par des gens qui me confient quelques graines d’une variété oubliée et me confient la mission de les sauver” sourit-elle.

Une de ses plus grandes fiertés ? Le maïs à farine d’Antoine Davignon. Il y a plusieurs années, Antoine Davignon, l’une des premières personnes à travailler pour l’organisme Semences du Patrimoine, se rend compte qu’il n’existe plus aucune variété de maïs à farine au Québec. En désespoir de cause, il lance un large appel à la radio. C’est une dame de 95 ans qui y répond. Antoine parvient alors à reproduire les graines du précieux maïs. Il décède malheureusement peu de temps après. C’est une de ses amies qui prend contact avec Lyne pour lui remettre les précieuses graines de maïs à farine. À son tour, Lyne les replantera et parviendra à reproduire cette variété de maïs en voie d’extinction au Québec.

Dans les cas aussi extrêmes, la mission de préservation prime sur la joie du collectionneur. Lyne n’hésite pas à partager les graines d’une variété en danger avec d’autres semenciers pour en assurer la conservation. Elle en envoie également quelques-unes à l’organisme ‘Semences du Patrimoine’ pour élargir leur bibliothèque de semences.

Des livrets pour sensibiliser… et passer à l’action
Conserver le patrimoine, c’est aussi ce qui a motivé la collaboration entre Lyne et le nutritionniste urbain sur le projet de livrets de semences ancestrales en 2016. Les cinq livrets nés de cette collaboration contiennent chacun 4 variétés de plantes arrangées selon une thématique propre : apprendre à jardiner avec ‘mon premier potager’, redécouvrir ses racines avec les ‘variétés québécoises’, redéfinir les mauvaise herbes avec ‘les bonnes herbes’, comprendre les insectes bénéfiques avec ‘abeilles et pollinisateurs’ et étoffer ses connaissances avec ‘les méconnues’.

Lancés au début de l’année 2016, les 250 premiers exemplaires sont partis au bout de 24 heures seulement. Pour faire face à cet engouement, ils voient plus grand et renouvellent leur collaboration avec près de 3000 exemplaires ! C’est que leur message passe plutôt bien. Cet enthousiasme inattendu démontre l’envie du jardinier amateur de participer, lui aussi, à l’effort de conservation en cultivant des variétés comme ‘la tomate Petit-Moineau’, ‘le melon de Montréal’ ou encore ‘la monarde fistuleuse’ !

Semences ancestrales à louer
Mais Lyne ne s’arrête pas en si bon chemin, elle voit plus grand. Pour provoquer une prise de conscience sur l’importance du travail de semencier, elle veut mettre en place une Bibliothèque de semences collaborative où les membres participent à un travail collectif de sauvegarde. Chaque membre s’engagerait à cultiver quelques graines, à les multiplier et à les renvoyer en plus grand nombre pour consolider la Bibliothèque.

En ce sens, le projet de Lyne pourrait venir renforcer les autres Bibliothèques collaboratives de semences existantes au Québec. En effet, la Bibliothèque publique de Westmount, la Bibliothèque et Centre d’Informatique Atwater ou encore la Bibliothèque publique Côte Saint-Luc proposent déjà un service de ‘location’ de semences pour leurs membres. Sur le même principe, ceux-ci louent un sachet de graines et s’engagent à en rendre une plus grande quantité pour participer à la sauvegarde de variétés. La mise en place d’une classification par niveau de difficulté permet au jardinier amateur de s’y retrouver aisément. Il pourra ainsi démarrer son projet avec des variétés ‘faciles à cultiver’ comme des haricots, des pois ou des laitues par exemple. Certaines Bibliothèques de semences mobiles se développent également et permettraient de conscientiser les communautés directement sur le lieu de culture comme des jardins communautaires, des écoles, des jardins privés, etc.

S’il est crucial que des personnes comme Lyne s’attèlent à la sauvegarde des variétés d’Amérique du Nord ou du Québec, il est tout aussi important de comprendre que nous pouvons tous, à notre échelle, participer à la sauvegarde de variétés pour les générations futures. Car si l’on en croit les chiffres de la FAO, environ ‘75% de la diversité génétique des plantes cultivées ont été perdus’ au cours du XXe siècle… Nul doute, donc, de l’importance capitale du travail effectué par Terre Promise, des autres semenciers artisanaux et, plus largement, de tout jardinier qui se respecte.

Que ce soit par l’achat de livrets ou par la location de semences ancestrales, retroussons-nous les manches et mettons-nous les mains dans la terre pour une prise de conscience active et collaborative !

Pour vous tenir informé des futurs projets de Terre Promise, n’hésitez pas à suivre Terre Promise sur Facebook ou visitez www.terrepromise.ca.

Informations
Terre Promise
Fondatrice : Lyne Bellemare
Début du projet : 2013
www.terrepromise.ca

Source: agriculturemontreal.com