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Des emballages fabriqués avec des plants de tomates

Et si les plants de tomate servaient à fabriquer des emballages fruits et légumes ?

1kg-tomato-blue_consumer-pack-enriched-with-tomato-plant-fibres_webLa société néerlandaise Solidus Solutions propose des cartons à base de plants de tomate pour emballer les fruits et légumes.

Et si les plants de tomate servaient à fabriquer des emballages fruits et légumes ?Une société d’emballage vient de mettre au point un procédé permettant d’introduire les déchets issus de la production du fruit dans la fabrication de carton. Une démarche 100% recyclable qui séduit déjà les producteurs locaux.

La société Solidus Solutions, basée aux Pays Bas, et qui propose à ses clients des emballages carton diversifiés, vient de développer un nouveau concept d’emballage en utilisant les débris de plants de tomate. C’est une idée innovante de cette société néerlandaise spécialisée dans la production d’emballages écolos, qui propose aux producteurs locaux de recycler les tiges et feuilles de tomates pour en faire des cartons servant à transporter des tomates et autres fruits et légumes.

La société propose donc, au lieu de composter les débris de plants de tomate, de s’en servir comme matière première, en combinaison avec les fibres de vieux papiers, pour produire du carton compact d’emballage.

Les emballages à base de carton compact enrichi aux fibres de plants de tomates sont, à leur tour, complètement recyclables. La réutilisation est donc optimale et contribue à l’économie circulaire. Et en plus d’être aussi solides que les traditionnelles caisses en carton, ces emballages peuvent être recyclés jusqu’à sept fois, assure l’entreprise. Plusieurs producteurs locaux ont été séduits par les cartons de 3 kilos et ceux de 700 grammes à 1 kilo.

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CARTE. Quels pesticides dangereux sont utilisés près de chez vous ?

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Chaque année, près de 100 000 tonnes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux sont utilisés en France.

Les données proviennent du ministère de l’Écologie. Le ministère de l’Agriculture exerce également un droit de regard sur leur publication. Elles sont confidentielles et couvrent une période qui s’étend de 2008 à 2013 (et de 2009 à 2013 pour l’outre-mer).

Plusieurs milliers de pesticides différents ont été vendus sur le marché français pendant cette période. Si certains ne présentent pas de risques, d’autres contiennent des substances actives qui ont d’ores et déjà été identifiées comme présentant un risque probable ou avéré pour l’être humain. Certaines ont même été interdites au cours de la période observée, mais la plupart d’entre elles sont encore autorisées.

La Gironde, la Marne et la Loire-Atlantique en tête

71 substances sont jugées dangereuses ou potentiellement dangereuses par des organismes américain (Environmental Protection Agency) et européen (base de données gérée par la Commission européenne) ou le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l’OMS.

La carte des départements qui consomment ces substances en plus grandes quantités : les départements de la Gironde, de la Marne et de la Loire-Atlantique arrivent largement en tête avec des ventes de pesticides dangereux trois fois et demie supérieures à la moyenne de l’ensemble des départements français.

Cliquez sur chaque département pour connaître le détail des cinq pesticides dangereux les plus vendus près de chez vous, leur mode d’utilisation et les risques qu’ils comportent.

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Produits chimiques : nos enfants en danger

En France et partout dans le monde, médecins et chercheurs lancent l’alerte sur les effets des produits chimiques sur le développement des enfants. Augmentation des cancers infantiles, multiplication des anomalies de naissance ou des troubles hormonaux, explosion de l’autisme : toutes ces pathologies pourraient bien avoir des causes environnementales. Les pesticides apparaissent en première ligne dans les rapports des chercheurs. Six multinationales contrôlent ce secteur : Syngenta, Bayer, Monsanto, Dow, Basf et Dupont. Elles règnent presque sans partage sur un marché colossal qui pèse cinquante milliards d’euros. Pendant un an, l’équipe de «Cash Investigation» a suivi à la trace leurs molécules. Certaines, dangereuses, s’invitent dans l’air que les enfants respirent tous les jours.
Elise Lucet
France 2
#cashinvestigation
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Polynésie: un virus décime les tomates locales

Depuis un an maintenant, les maraîchers de Polynésie luttent avec acharnement contre une maladie de la tomate qui dévaste les plantations. Plusieurs stratégies de lutte sont explorées pour pallier à ce problème, mais divers obstacles les empêchent d’utiliser la méthode bio, largement plus efficace que la lutte chimique.

Le grand public n’en a probablement pas encore entendu parler, mais cette maladie sévit dans nos îles depuis maintenant 12 mois. Elle se nomme TYLCV (Tomato yellow leaf curl virus), prononcé « Tilc », et il y a un an elle a entièrement dévasté toutes les plantations de tomates à Tahiti. Aujourd’hui encore, la lutte contre cet envahisseur reste très précaire, les récoltes de tomates locales oscillant entre les succès et les échecs de nos maraichers.

« Le TYLCV est transmis par l’aleurode du tabac, une sorte de toute petite mouche blanche qui pique les feuilles de la tomate et d’autres plantes pour se nourrir. Le moindre insecte porteur du virus contamine les plantes. Leurs feuilles changent de couleur puis se déforment en cuillère… La plante contaminée arrête de grandir et meurt sans faire de fruits » explique un spécialiste polynésien de la culture de la tomate sous serre.

Un horticulteur raconte comment ses plants comme ceux de tous ses concurrents ont été décimés il y a un an à l’arrivée de la maladie. La production a depuis recommencé avec de nouvelles variétés importées : puisque le TYLCV est déjà très répandue à travers le monde, les maisons grainières proposent des semis de plantes « tolérantes, mais pas résistantes. Le problème, en zone tropicale, c’est que les insectes sont toujours très présents en nombre massif. On essaye de traiter quand il faut, mais là, où les générations de l’aleurode sont très courtes, l’insecte peut rapidement commencer à résister aux produits. Donc malgré les nouvelles variétés, on peut se faire déborder : s’il y a trop d’insectes qui attaquent les plantes, elles ont beau être tolérantes, elles tomberont tout de même malade. Le virus peut aussi muter et les plantes tolérantes n’y résisteront pas. »

La lutte biologique très compliquée à Tahiti

Cette maladie a provoqué une réaction intéressante chez les producteurs de tomates dans les pays contaminés. La lutte chimique contre l’insecte vecteur du virus étant vouée à l’échec à moyen terme, c’est une lutte biologique qui est progressivement mise en place. Les prédateurs naturels de l’aleurode sont introduits dans les cultures et réduisent les populations du parasite. Dans ce type de lutte, les insecticides deviennent bien plus rares : ils tueraient les aleurodes avec leurs prédateurs.

En Polynésie, cette stratégie est très compliquée à mettre en place : « le seul moyen qui marche, c’est la lutte biologique. En Europe ou aux États-Unis ils ne travaillent qu’avec ça, et la recherche sur les insecticides est presque arrêtée pour les tomates. Mais ici nous n’avons pas ces moyens, on ne peut pas faire entrer les insectes prédateurs à cause de la sécurité phytosanitaire. Il ne reste que les produits, qui sont de moins en moins efficaces… » constate, fataliste, un expert.

Mais certains horticulteurs qui cultivent des tomates sous serre (les seuls qui produisent des tomates en saison des pluies et les plus touchés par l’insecte) mènent leurs propres recherches sur les prédateurs locaux de l’aleurode, avec l’aide du service du développement rural (SDR). Au prix de quelques échecs qui ont provoqué de nouvelles pertes importantes de production pour certains maraîchers à cette saison des pluies, et donc une nouvelle pénurie de tomates. « On s’est laissés déborder en fin d’année dernière et on a perdu les 2/3 de la réduction » explique l’un d’eux.

Mais ils continuent leurs recherches, car l’espoir est de trouver chez nous un insecte qui aurait la capacité de limiter les populations du parasite. Le SDR a également lancé les procédures permettant de faire entrer les insectes prédateurs nécessaires sur le Fenua. Un processus qui prend plusieurs années de recherches pour trouver l’espèce avec le moins d’impact possible sur l’écosystème local.

En attendant une solution bio, la pénurie et les insecticides seront donc de rigueur en Polynésie… Ou les tomates importées, qui ne semblent séduire personne.

La phrase : « Il est possible que nous devrons arrêter la production de tomates à Tahiti si l’insecte devient résistant. » Un maraîcher de Tahiti.

Les plants de tomates contaminés par le TYLCV jaunissent, leurs feuilles se mettent en cuillère, et la plante meurt.
Les plants de tomates contaminés par le TYLCV jaunissent, leurs feuilles se mettent en cuillère, et la plante meurt.

Le TYLCV est une maladie mondiale

Ce virus, détecté pour la première fois en Israël en 1936, s’est répandue à travers le monde entier. Il faut dire que son vecteur, l’aleurode du tabac, est un des principaux ravageurs des cultures. Ses sous-espèces sont présentes dans le monde entier en zone tropicale, et dans les serres des zones tempérées. Quand une zone est contaminée pour la première fois par le TYLCV, les pertes de production vont jusqu’à 60% en zone tempérée et jusqu’à 100% en zone tropicale, comme c’est arrivé en Polynésie l’année dernière. Chez nous, le virus a été introduit soit par un plant contaminé, soit par un insecte porteur du virus.

Il n’y a aucun moyen de soigner une plante contaminée. Il faut l’arracher immédiatement et la détruire, puis traiter à l’insecticide le reste de la plantation pour essayer d’éliminer les aleurodes porteurs du virus, même si le traitement a une efficacité limitée dans les climats tropicaux. Pour les plantations sous serre, il faut rendre la serre entièrement imperméable aux aleurodes avec des filets à insectes et des sas…

Des efforts pour sélectionner de nouvelles variétés de tomates résistantes ou plus tolérantes sont en cours dans le monde, avec un début de succès. Mais la solution la plus prometteuse, selon certains scientifiques, est le développement de tomates transgéniques résistantes à la maladie. Une solution qui ne va pas plaire à tout le monde.

La présence de fumagine, cette couche blanche à gris foncé, sur les plantes, est un signe de la présence de l'aleurode.
La présence de fumagine, cette couche blanche à gris foncé, sur les plantes, est un signe de la présence de l’aleurode.

L’aleurode du tabac : petite mouche blanche, ravageur énorme

L’aleurode du tabac, aussi appelé « mouche blanche des serres », aleurode du cotonnier ou aleurode de la patate douce, se nourrit de la sève de plus de 900 plantes différentes, se multiplie très rapidement et atteint des populations très importantes. En plus de s’attaquer aux plantes et de provoquer des dégâts importants par eux-mêmes, ils transmettent plus de 111 virus, dont les redoutables « virus de la chlorose de la tomate » (ToCV) et « virus des feuilles jaunes en cuillère de la tomate » (TYLCV).

L’insecte est également connu pour devenir rapidement résistant aux insecticides, surtout en climat tropical, à cause de son cycle de reproduction rapide et du nombre très élevé de descendants que chaque individu peut avoir… Ses prédateurs naturels utilisés comme auxiliaires d’agriculture sont plusieurs espèces d’insectes et de champignons.