Publié le

Le bio commence par la graine !

L’achat de graines issues de l’agriculture biologique est de rigueur si l’on veut cultiver un jardin bio. C’est aussi un geste militant et une façon de contribuer à faire évoluer notre manière de produire des légumes.
Pratiquer une culture écologique dans son potager ne suffit pas à produire vraiment bio. Les plantes ont aussi un passé qui pèse sur leur développement et leurs qualités en tant que plantes comestibles. Les conditions dans lesquelles elles ont été produites ne sont pas du tout anodines.
En achetant des graines, on achète aussi une certaine méthode de culture, et on s’engage un peu à respecter les règles du jardinage biologique. Les producteurs de graines bio pratiquent une sélection traditionnelle et des méthodes de croisement classiques. Ce qui veut dire que les plantes sont semées normalement, examinées au cours de leur développement et lors de leur cueillette, puis sélectionnées pour la culture.
Sur le plan pratique, cela signifie que chacun peut récolter des graines de ses plantes et les cultiver soi-même. Jusqu’il y a quelques décennies, cela paraissait parfaitement normal. On faisait des échanges avec ses voisins, on choisissait ses plantes favorites. Ce qui n’est plus possible avec les variétés hybrides, d’où un appauvrissement de la diversité des plantes cultivées.
Lire la suite sur: Le Télégramme Letelegramme.fr

Publié le

Des semences paysannes face au désordre climatique

Pour lutter contre la perte de biodiversité dans les champs et la mainmise des semenciers industriels, des réseaux de paysans produisent aujourd’hui leurs propres semences. En Inde, dans l’État de l’Uttarakhand, une banque des semences a été créée sous l’impulsion de la militante écologiste Vandana Shiva.
C’est un geste ancestral : au moment de la récolte, le paysan du Sud et d’ailleurs repère les meilleurs plants et choisit minutieusement les semences qu’il replantera la saison suivante. Cette sélection rigoureuse améliore la qualité de l’espèce, sa résistance aux maladies, son adaptation à l’environnement et garantit une bonne production.

Un geste que les agriculteurs ont peu à peu abandonné au cours du siècle dernier au profit des professionnels de la semence qui exploitent désormais des variétés hybrides. Créées en laboratoire, ces nouvelles variétés obtenues par croisement offrent de gros rendements, mais ne peuvent être reproduites par le paysan qui doit à chaque fois racheter des semences. « Le résultat, s’inquiète Frédéric Latour, du réseau Semences paysannes, c’est que le marché des semences est devenu très concentré. Trois multinationales, Monsanto (rachetée par Bayer), DuPont-Pioneer et Syngenta, détiennent la moitié du commerce mondial. La dépendance des paysans vis-à-vis de leurs fournisseurs est totale, car elle est encore renforcée par l’offre de kits technologiques complets, qui comprennent la semence et les produits phytotechniques, pesticides et herbicides, qui assureront la protection des cultures. En fait, ces entreprises sont autant des chimistes que des semenciers. »

La force des variétés hybrides, c’est leur uniformité biologique, qui fait que chaque individu présente les mêmes besoins et se développe de la même manière. « Si on regarde un champ de blé en Europe, poursuit Frédéric Latour, on remarque que tous les plants sont rigoureusement identiques, même taille, même épi, même maturité. C’est très pratique pour l’industrie. » Mais cette uniformité biologique a également ses mauvais côtés. « Si, durant la saison, survient le moindre imprévu, une petite sécheresse par exemple, tous les plants risquent d’être détruits s’ils ne sont pas irrigués. Notre agriculture est devenue très dépendante des technologies et très peu résiliente aux aléas climatiques, alors que l’on sait que le climat va devenir de plus en plus imprévisible. »

Comment injecter de la biodiversité dans l’agriculture ? En remettant en culture des variétés traditionnelles, céréales et légumes autrefois cultivés, et qui sont aujourd’hui au bord de l’extinction. « Les variétés paysannes, reprend Frédéric Latour, présentent un large réservoir génétique, ce qui signifie que les individus d’une même variété sont très différents les uns des autres. Cela leur permet de s’adapter à toutes les conditions, car quelles que soient les conditions de culture, il y aura toujours des plants qui se développent bien. »

« ENRAYER L’ÉROSION GÉNÉTIQUE »

Mais voilà, les semences des variétés paysannes sont difficiles à trouver puisque les semenciers n’en proposent pas. Il faut s’en procurer auprès d’un paysan ou d’un jardinier amateur, puis produire sa propre semence. Un travail laborieux, titanesque même si l’on veut conserver les milliers de variétés qui faisaient la richesse de l’agriculture autrefois. « C’est le prix à payer pour enrayer l’érosion génétique qui menace nos plantes », reprend Frédéric Latour.

En France, le réseau Semences paysannes met en relation 80 associations de paysans, de semenciers alternatifs, mais également de jardiniers amateurs désireux de perpétuer la culture de variétés locales. La banque de graines recherche dans le monde entier des semences paysannes difficiles à trouver et les fait reproduire en France. Une partie des semences récoltées est vendue. Elle developpe aussi grace à la multiplication des plantes fruitières des forets fruitieres et nourricieres.

« Nous montrons que faire sa semence, qui fut le travail fondateur du paysan, reste toujours un véritable enjeu. » En Belgique, le semencier bio Semailles, installé près de Namur, produit et commercialise 600 variétés de semences potagères et aromatiques biologiques anciennes.

Comme un écho au combat des défenseurs des variétés paysannes, la FAO (Food and Agriculture Organization, l’organisation des Nations unies spécialisée dans les questions agricoles) estime qu’au siècle dernier, 75 % de la diversité phytogénétique mondiale ont été perdus. L’Inde est l’un des pays qui s’est le plus détournée des variétés traditionnelles. Ses paysans cultivaient autrefois 42 000 variétés différentes de riz. Aujourd’hui, ils assurent les trois quarts de la production rizicole avec 10 variétés seulement.

Cet appauvrissement est le résultat de la politique agricole mise en place dans les années 60 sous le nom de Révolution verte. Constatant que le pays n’était pas autosuffisant, les autorités ont couvert le pays de périmètres irrigués et poussé les paysans à cultiver des variétés à haut rendement qui nécessitent l’emploi d’engrais et de pesticides.

Dans un premier temps, le pays est devenu effectivement autosuffisant en céréales. Puis des difficultés inattendues sont apparues. « La concentration des variétés a provoqué des chocs sociaux très violents. Les paysans doivent s’endetter pour acheter leurs semences et leurs intrants. Lorsque les récoltes ne sont pas bonnes, ce qui arrive parfois, ils sont purement et simplement ruinés, incapables de rembourser leurs dettes. On estime qu’en 20 ans, 90 000 paysans se sont suicidés », explique Audrey Boullot, chargée de projet au sein de l’association française Sol, Alternatives agroécologiques et solidaires.

UN CLIMAT ARIDE

Sur les pentes de l’Himalaya, dans l’État de l’Uttarakhand, cela fait un moment que les paysans ont cessé de croire au miracle de la Révolution verte, d’autant qu’ils doivent maintenant affronter des désordres climatiques très importants. « Ils assistent à une multiplication de situations extrêmes, poursuit Audrey Boullot, il y a eu de fortes inondations en 2013, puis deux années de relative sécheresse. Le temps devient imprévisible, d’où la nécessité de se tourner vers des semences locales très résistantes grâce à leur bonne diversité génétique. » Comme en France, et ailleurs, cultiver des variétés locales conduit à produire ses propres semences.

A Dehra Dun, la capitale régionale, une banque de semences a été créée à cet effet par Vandana Shiva, militante écologiste, féministe et figure du combat altermondialiste en Inde. Navdanya, c’est le nom du projet, assure la survie de quelque 2 000 variétés de plantes propices à la culture biologique. La banque bénéficie aujourd’hui du soutien de l’association Sol. « La conservation de semences est un gros travail, insiste Audrey Boullot. Il ne suffit pas de stocker des graines, il faut les replanter pour faire évoluer les espèces, sinon elles sont figées. »

Les paysans de 13 villages de l’Etat sont maintenant associés au projet. « Nous avons formé près de 500 personnes, essentiellement des femmes, au travail de sélection et à la culture bio. Le résultat de nos efforts est là : en quatre ans, la biodiversité de la zone a augmenté d’un quart et la fertilité des sols s’est nettement améliorée. »

Le succès des banques de semences dans l’Uttarakhand pousse maintenant leurs promoteurs à élargir l’expérience à d’autres Etats, dont le lointain Rajasthan, dans l’ouest du pays. « Là-bas, conclut Audrey Boullot, on sera dans un climat aride, très éloigné de ce qu’on connaît dans l’Himalaya, ce qui nous permettra de tester notre modèle dans des conditions climatiques différentes. »

Publié le

Fiche de culture : la tomate

Fiche techniqueNom botanique : Lycopersicon esculentum.
Cycle : plante annuelle.
Origine : Amérique centrale et le nord-ouest de l’Amérique du Sud. La tomate a été domestiquée pour la première fois au Mexique.
Sol : riche et bien drainé, avec une exposition ensoleillée.
Rusticité : elle ne supporte pas des températures inférieures à 2 °C.
Semis : en février et en mars.
Plantation : de mars à juin.
Récolte : environ quatre mois après le semis et jusqu’aux premières gelées. (Juillet – Octobre)

Gorgées de sucres et de soleil, les tomates cueillies à point sont savoureuses. Très nombreuses, elles s’utilisent en cuisine diversement selon leur qualité : juteuses, charnues, sans pépins, les plus grosses se farcissent, les petites se laissent croquer à l’apéritif.
Besoins Dès février :
Démarrer les semis sous abri pour les variétés précoces.
Semer en terrines, à 20 °C. Un mois plus tard, repiquer en godets les plus beaux plants.
Au stade deux ou trois feuilles, en avril, repiquer les jeunes plants. Dans le même temps, enrichir avec un amendement l’emplacement qui accueillera les tomates.
En avril :
Démarrer les plantations si les risques de gelées ne sont plus à craindre en régions douces ou sous abri. Sinon, patienter jusqu’en mai.
Espacer les plants de 50 cm et les rangs de 70 cm. Placer un tuteur au pied de chaque plant.
Pailler afin de maintenir l’humidité du sol et éviter les invasions de mauvaises herbes. Enterrer la base des tiges pour renforcer l’enracinement.
Tuteurer les pieds de tomate avant de reboucher. Attacher les tiges, tailler les gourmands, puis arroser et pailler le sol.
Conseil de pro : placer deux poignées d’ortie broyées au fond du trou, au moment de la plantation, pour activer la croissance et pour protéger les tomates contre les maladies.
Attendre la formation des fruits pour arroser : un excès d’eau a pour effet de diminuer leur goût. Ôter les gourmands, ainsi les tomates accumuleront davantage de sucres.
De juillet aux premières gelées :
Récolter les fruits en se fiant à l’intensité de leur couleur.
Il est encore possible de récolter les tomates en septembre et octobre.
Si le froid arrive, mieux vaut les cueillir non mûrs, les envelopper dans du papier et les conserver dans une caisse.
Rotation des cultures de tomates
Avant les tomates : radis, navets, mâche, pois, poireaux, scorsonères. Légumes racines ou fabacées.
Après les tomates : sarrasin, moutarde, phacélie. Attendre 3 ou 4 ans avant de cultiver des tomates au même endroit.

Les associations avec la tomateAu voisinage de : ail, asperge, basilic, capucine, céleri, carotte, mâche, oignon, œillet d’Inde, persil, poireau, souci.

Mariage :
– Les Œillets d’Inde réduisent les risques d’attaques d’aleurodes et éloignent de nombreux insectes. Les œillets d’Inde viendraient également à bout des nématodes, friands des racines des plants de tomate.
– Basilic, persil, ciboulette sont des plantes aromatiques réputées pour lutter efficacement contre les ravageurs.
– Céleris, haricots, poireaux ou encore radis seront de bons voisins au potager pour la tomate.
Divorce :
– Les pommes de terre, issues de la même famille que la tomate, risquent de lui transmettre les maladies virales et le mildiou, les deux cultures étant sensibles à la souche Phytophtora infestans.
– Le concombre peut contaminer la tomate avec le virus de la mosaïque, qui se propage avec les pucerons, mais aussi avec les outils infectés.
– Le fenouil nuit à la culture de la tomate. Ne pas le semer à côté ou vos tomates peineront à se développer.

Maladies et ravageurs
Contre les maladies
Le mildiou
Le mildiou de la tomate sévit par temps chaud et humide. Cette maladie cryptogamique, qui apparaît souvent en fin de saison, provoque des taches brunes irrégulières sur les feuilles qui sèchent, les fruits pourrissent.
Détruire les feuilles et les tiges contaminées et penser à pailler. En prévention, appliquer du purin d’ortie sur le sol. Par temps humide, traiter les plants à la bouillie bordelaise.
Le virus des taches bronzées
Le virus des taches bronzées, transmis par les thrips, tire son nom des traces couleur bronze sur les jeunes fruits.
L’infection précoce peut entraîner le dépérissement du plant. Éviter donc la proximité des pois.
Le “cul noir”,
Le “cul noir”, ou nécrose apicale, forme des taches noires sur les fruits, à l’opposé des pédoncules.
Ce problème est dû à une carence en calcium.
Apporter des cendres ou bien procéder à des arrosages irréguliers.
Apporter de l’eau au pied, en prenant garde de ne pas mouiller le feuillage. Pour ce faire, arroser avec un goutte à goutte ou bien installer un tuyau microporeux.

Contre les parasites
Le puceron
Les pucerons attaquent les tomates du jardin et déforment feuilles et tiges. Une solution efficace consiste à semer des œillets d’Inde entre les pieds de tomate et à accueillir les coccinelles.
Le doryphore
Les doryphores peuvent attaquer les tomates. Séparer tomates et pommes de terre et pratiquer la rotation : ces légumes (Solanacées) ne doivent pas se succéder sur une même planche.
Le nématode
Contre les nématodes, planter des oeillets d’Inde.

Variétés
Ronde, allongée, cerise, rouge, jaune ou noire… vous avez l’embarras du choix !
Saint-Pierre : variété classique, demi-précoce, très productive, avec de gros fruits lisses et longs qui n’éclatent pas.
Cœur de bœuf : voici une grosse tomate de forme originale allongée et à la chair ferme. Sa saveur est douce et intense.
Rose de Berne : cette variété développe des fruits dont la peau est fine et la chair douce et fondante.
Brandywine : gros fruits à chair ferme et très juteuse.Parfum prononcé et épicé. Rustique et résistante au mildiou.
Cornue des Andes : variété de type tomate piment. Ses fruits allongés, pouvant atteindre 18 cm, sont parmi les plus savoureux.
F1 Apero : tomate cerise à grande saveur gustative. Bonne productivité e résistante aux maladies. À cultiver sous abri.
Lemon boy : Une variété tardive, ronde et de gros calibre. Cette tomate a une couleur jaune et une saveur douce.
Noire de Crimée : très gros fruits originaux. Foncés à maturité et très charnus, ils ont une saveur douce.

Tomates précoces et de mi-saison
En régions fraîches : préférer les variétés hâtives.
‘Harzglut’ : au petit fruit rond, très précoce
‘Pyros’ : ronde, adapté à tous les usages, se révèle plus tardive.
Variété précoce
‘Mirabelle’ : tomate cerise ronde, précoce et parfumée
Variétés de mi-saison
‘Des Andes’ : allongée, de peu de jus et graines
‘Lemon Boy’: jaune, à fruits ronds moyens
‘Tangerine’ : aux fruits orangés à la chair douce
‘Green Zebra’ : ronde, striée de vert
‘Brandywine’ : gros fruits à chair rose